Grégory, 4 ans, est retrouvé noyé dans une rivière mains, pieds et tête liés par une cordelette. Un corbeau menaçait auparavant de ce meurtre, et cette affaire vieille de presque 40 ans n’est toujours pas résolue.
C’est en 1981 que la famille Villemin, composée du père Jean-Marie, de sa femme Christine et de leur petit garçon d’un an Grégory emménage dans une belle maison dans la campagne lorraine.
Ces ouvriers aspirent à une vie paisible et calme, familiale dans leur nouveau foyer qu’ils souhaitent agrandir. Jean-Marie est contremaître et Christine est couturière.
Des appels malveillants commencent à leur domicile puis au domicile des parents de Jean-Marie. Cela dure plusieurs années, mais, bien que gênés, ils n’en tiennent pas rigueur.
Un jour d’octobre, alors que Grégory, 4 ans, joue dehors et que Christine repasse, Grégory disparaît.
Christine, paniquée, cherche Grégory partout. Le corbeau appelle alors le frère de Jean-Marie pour annoncer son crime, qu’il s’est « vengé du chef ».
Quelques heures plus tard. Le corps sans vie de Grégory est retrouvé dans la Vologne. Ses mains sont liées avec ses pieds et sa tête et son bonnet est descendu sur son visage.
S’ensuit alors une enquête rocambolesque, absurde et bourrée d’incohérences menée par le jeune juge Lambert.
Les gendarmes font les premières investigations, et les médias s’emparent de l’affaire et mènent leur enquête en parallèle.
Bernard Laroche, un cousin de Grégory, est inculpé. Sur la base de son emploi du temps, une étude graphologique et le témoignage de sa belle-sœur. Muriel Bolle annonce qu’il est venu la chercher en voiture à l’école, qu’il a pris Grégory, ils s’arrêtent, il sort de la voiture avec Grégory et il revient seul.
Muriel Bolle vivait avec sa sœur et Bernard Laroche. Deux jours après, elle se rétracte sur ses déclarations précédentes, en annonçant que les policiers lui ont mis la pression et qu’en fait elle n’était pas dans la voiture de Bernard et qu’il est innocent.
Toutes les charges sur Bernard Laroche tombent, y compris les analyses graphologiques, pour vice de procédure. Il est libéré.
C’est ainsi qu’un second drame arrive dans cette affaire familiale déjà complexe. Jean-Pierre Villemin, fou de douleur et de rage se rend au domicile de Bernard Laroche et lui tire dessus avec un fusil de chasse, entraînant sa mort. Il sera inculpé et emprisonné pour ce meurtre.
De fait, Christine Villemin se retrouve accusée à tort d’avoir tué son enfant sur la base d’études graphologiques des lettres du corbeau. Elle sera innocentée quelques années plus tard, non sans avoir été onze jours en prison, enceinte de son deuxième enfant de surcroît.
L’enquête relève d’une multitude d’incidents, de défauts de procédures, de violations du secret d’instructions, d’atteintes à la vie privée, etc. Le juge Lambert est violemment critiqué pour son involture et son manque de rigueur.
Le juge Simon de Dijon, très expérimenté, reprend l’affaire complète de zéro avec organisation, minutie, et surtout une grande humanité.
Malheureusement, deux ans après, alors qu’il est sur le point de dénouer cette tragique affaire, il est victime d’une crise cardiaque et devient amnésique. Il ne se souvient plus d’aucune information tirée de sa lourde enquête. Il ne se rappelle même plus de Grégory.
Ce n’est qu’en 2017 que Jacqueline et Marcel Jacob (Marcel étant l’oncle de Jean-Marie Villemin) sont définis comme des suspects potentiels. Mais cela étant basé sur des on-dits, aucune preuve ne pouvant les charger, ils sont disculpés.
Le juge Lambert se suicide à ce moment-là, ne supportant plus les critiques à son égard.
Muriel Bolle est aussi placée en garde à vue pour complicité d’assassinat et non-dénonciation de crime. Mais de nouveau, la justice classe cette garde à vue sans suite en l’absence de preuves formelles.
A ce jour, aucune autre piste n’est poursuivie et ce tragique drame familial reste irrésolu.
La série-documentaire « Grégory » est disponible sur Netflix.
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